Et voici l’objectif de l’année : les Templiers et plus précisément son Grand Trail : 80km / 3500d+ au programme ! Une course mythique par son ancienneté (c’est le 1er trail organisé en France en 1995), par son parcours dans les causses de l’Aveyron et par son engouement maintenant avec notamment le salon du trail qui y est organisé.
Le programme du week-end des Templiers
Avec le club Ossé Sport Nature, nous décidons fin 2020 de s’inscrire aux Templiers et d’y organiser tout un week-end. Au final, nous sommes 15 à partir sur le week-end répartis sur différentes courses : 6 sur le Grand Trail, 1 sur la Bobby Fifty (48km), 1 sur le Marathon des Causses (35km), 1 sur la Monna Lisa (28km) et 4 sur les Troubadours en mode marche nordique et/ou course (11km).
Bref, un joli programme pour tout le monde et surtout pour beaucoup, cela constituait un nouveau palier de progression dans la pratique du trail. Pour ma part par exemple, j’avais déjà réalisé un 90km à l’Ultra-Marin mais tout plat ou encore un 85km avec 1700d+ lors de l’Ultra-trail des Monts d’Arrée, mais passer à 3500 d+ cela constitute un bel objectif et une première !
Départ le vendredi
Pour être dans les meilleures conditions, on opte pour un départ de Rennes le vendredi midi et une arrivée le vendredi soir à Peyreleau où se situe notre gite.
Cela permet de passer toute la journée du samedi à Millau pour :
- supporter les copains sur leurs courses respectives,
- visiter le salon du trail,
- de déguster une saucisse aligot en terrasse,
- récupérer le dossard…
Tout cela sous un super soleil même si le matin les températures étaient très fraîches (proches de 0°C).
La super équipe Wise Trail Running
Wise, la marque de vêtements de trail éco-responsables et made in France, vous la connaissez certainement. C’est la petite marque qui monte et qui le mérite bien au vu de leur engagement et de la qualité de leurs produits.
Cela fait quelques temps que j’en suis ambassadeurs et j’ai enfin pu rencontré la super team dont Guillaume qui gérait le stand. Le t-shirt Wise était bien présent dans mon race pack d’ailleurs pour commencer la course !
Le petit tour du salon
Visite d’autres stands également et quelques échanges avec notamment Meltonic (notamment les barres sel / goji) et Ledlenser (frontale h7r2) pour leur dire que j’apprécie leurs produits et qu’ils font aussi partie du racepack !
La préparation de la course
Comme d’habitude, j’ai choisi utilisé l’appli Fréquence Running pour me concocter un plan d’entrainement aux petits oignons. Il y avait également la course de Brocéliande en mode course de préparation qui ne s’était pas passé comme il se devait avec la chute au 30ème qui a modifié toute la prépa… avec une coupure de 10 jours mi-septembre.
La course
Les préparatifs
Départ dans le 3ème sas à 5h 45… on fait notre rétro planning et on opte pour un réveil à 3h 30 !
Au menu du petit déjeuner, suprême de poulet et spaghettis… ça nourrit un trailer ! 4h 30 départ du gîte, par -2°C et arrivée à Millau à 5h, mais première frayeur pour Seb, dont un bâton Leki n’arrive pas à se clipser. Nous voilà au cul de la voiture, à la frontale en train d’essayer de ressortir le mécanisme et on y arrive au bout de quelques longues minutes avec une pointe de crayon. Avec cette histoire, on a loupé le départ du sas 2 et on arrive directement pour entrer dans le nôtre. La température s’est légèrement réchauffée et il fait maintenant 0°C.
Sur les 6 du groupe qui font le Grand Trail, nous sommes :
- 3 ensemble dans mon groupe (Seb, Manoue et moi) avec un rythme que nous pensons à peu près similaire avec un objectif de 14h,
- 1 qui est parti dans le sas de 5h 30 (qui vise environ 12h),
- et un groupe de 2 qui partira moins vite qui a juste prévu de finir.
J’ai depuis 2 semaines une douleur à un orteil toujours inexpliqué qui arrivent régulièrement en course. Cela apparait de manière aléatoire des fois à l’effort, parfois au repos. 10 jours avant j’avais du stopper un entrainement de basket au bout d’une heure car la douleur était trop forte. En prévision, j’opte pour un Doliprane juste avant le départ.
Le départ
5h 35, on se faufile dans le sas… et on se rapproche un peu de l’arche de départ. On sent un mélange de tension et d’excitation parmi les trailers. La pression monte et l’ambiance également, avec une foule boostée par le speaker qui lance une ola à la frontale. Il parait que de l’extérieur c’était magique !
Ca y est la musique de Era est lancée… je ne peux pas dire que suis fan mais sur un trail mythique avec un départ de nuit, cela accentue le côté mystique.
Voici enfin le décompte… fumigènes, flammes…. le ton est donné et la course démarre.
La première partie de course
Les 2 premiers kilomètres sont tout plats et on se faufile avec mes 2 acolytes de course. On remonte pas mal de place en courant à 10/11 km/h et on attaque la première difficulté (500d+ en 4km). Facile au début sur route qui laisse place à un chemin et des plus gros pourcentages.
Les batons sont interdits sur la première ascension. Nous restons ensemble à quelque mètres d’écart pendant les 3/4 de la côte, et Manoue perd un peu de temps. Je retrouve Seb en haut de la côte et lui dit que je trottine pendant qu’il attend Manoue. J’ai une pause technique à faire et ils sont tous les deux meilleurs descendeurs que moi et donc ne devraient pas avoir de mal à me rattraper (la suite montrera l’inverse).
Il fait toujours froid sur les plateaux et dans la descente vers Peyreleau, mais les paysages et les couleurs au lever du jour sont superbes. Je garde mes 3 couches pour l’instant et le bonnet. Il n’y a que les gants que j’enlève et remets régulièrement.
La descente vers Peyreleau est un long single où il n’est pas possible de doubler et j’aurai bien aimé avancer plus vite. Plusieurs fois, je sens ma cheville qui tourne légèrement mais sans problème. J’ai vraiment besoin de. mettre en place des routines de proprioception !
Peyreleau 21km, 2h 38′, en avance de 7 minutes par rapport à mon plan de course… trop bien. J’ai perdu des places avec mes photos, mais on s’en fout, on ne joue pas le podium ! Je ne vois pas mes deux acolytes derrière. Je continue et regarde rapidement sur live trail quelques minutes plus tard (ils sont à 6 minutes). Rien de méchant, ils vont revenir…
2ème difficulté avec la remontée depuis Peyreleau. Cette fois, cela bouchonne dur (et ce sera le cas dans la montée suivante). Mais plus que les bouchons, j’ai l’impression d’être dans un club de randonnée. On avance vraiment pas vite avec même un kilomètre à moins de 3km/h ! Mes bâtons sont tours dans le sac et je n’en ai pas besoin pour suivre ce rythme pépère.
Sur les plateaux, ensuite, on peut accélérer et prendre un peu plus de plaisir, même si on m’a prévenu : la deuxième partie de la course est bien plus costaud (et en particulier les 10 derniers km) et il faut en garder sous le coude.
L’orteil se manifeste de temps à autre, mais plus sous forme de gênes que de douleurs surement grâce au Doliprane.
1er ravitaillement au 34ème km
4h 40 de course et 1318ème au scratch ! Je remonte…. Premier vrai arrêt et je me change complètement. J’enlève les 3 couches, le bonnet et les gants, la frontale et enfile un t-shirt de rechange… Waouh ! Ca fait du bien de se retrouver au sec. Le ravito est vite expédié. Je fais ma technique habituelle, je prends des vivres (en particulier des bretzels, pates de fruits) et je les charge dans les poches pour les manger sur les km qui suivent. Je me réhydrate bien également.
La température doit être maintenant de 12°C et elle montera rapidement à 16/17 jusqu’en fin d’après-midi. Une météo au top !
Le cadre parfait
Entre le 38ème et le 42ème km environ, le cadre est juste magnifique. On surplombe les causses et le moindre faut pas peut être dramatique sur ces petits singles. Mais qu’est ce que c’est beau avec ce passage sous l’arche de la mi-course ! Je franchis l’arche de Roquesaltes en 6h 18 (1145ème).
On entame une nouvelle descente et les jambes sont au taquet. Tout se passe bien. Je sors enfin les bâtons en bas mais même son de cloche dans la montée qui suit où cela bouchonne avec de nombreux trailers qui ont déjà l’air cramé. De mon côté, tout semble aller pour le mieux.
Tout se passe pour le mieux sur les plateaux qui suivent, sauf pour l’orteil qui se réveille ! J’opte pour un deuxième Doliprane au bout de 8h de course. Ravitaillement de Massebiau au km 70 atteint en 10h 42 ! Tout roule, mais la vraie course commence.
J’ai régulièrement des news de mes compagnons de courses qui vivent des (mes)aventures différentes.
Le Cade et le Pouncho d’Agast
Ca se complique fortement. Le Cade, c’est 400 d+ sur 1,6km, soit ~25% de pente moyenne ! Et tout ça pour ensuite en redescendre 300 après.
La côte s’est plutôt bien passée même si les quadriceps ont souffert. La descente, un vrai régal ! Je pense que c’est peut-être la descente référence qu’il me fallait ! J’était clairement pas le plus vite, mais j’ai doublé pas mal de monde et j’ai trouvé que j’avais un bon rythme.
Il est à peu près 18h au Cade et je décide de repasser les manchettes car le soleil commence à baisser et le vent se relève.
Belle mise en confiance avant d’attaquer le Pouncho : 270d+ en moins de 1km soit 28% de moyenne, mais surtout avec un terrain pas praticable où le trail se confond avec l’alpinisme ou la via ferrata ! Si on enlève une partie, de 200m de replat dedans, ça fait 270d+ pour 800m et là on est plutôt à 33% de pente moyenne. Les deux cotes ont bien bouchonné, mais contrairement aux premières, le rythme global était presque le bon et je n’ai pas cherché à doubler.
Arrivée en haut du Pouncho, c’est la délivrance ! Il n’y a plus qu’à descendre pour rejoindre l’arrivée. Quelques passages techniques qui passent mal (notamment car les jambes répondent moi) avant et après la grotte du hibou, mais je continue d’avancer.
L’arrivée
Les deux derniers kilomètres sont faciles, descendants et roulants. On entend le speaker et la foule à l’arrivée. C’est une sensation qui me rappelle la fin de l’ultra-marin. Je suis bien, je sais que je vais finir, je suis habité d’un sentiment de plénitude, d’accomplissement personnel !
Je franchis la ligne d’arrivée (ou plutôt la fameuse arche d’arrivée) juste avant la tombée de la nuit. Il y règne une ambiance folle et j’ai un sourire qui en dit long sur la satisfaction personnelle liée à ce trail.
Bilan de la course
80,9km / 3690 d+ en 13h21’06 » (982ème place) ! C’est énorme pour moi, pour ma première vraie course avec du dénivelé, 13 mois après l’opération du ligament croisé antérieur. C’est 40′ de mieux que mon planning !
Mes compagnons n’ont pas tous eu la même histoire. Seb et Manoue finissent en 16h à cause de problèmes de tendons pour Manoue qui l’empêchaient de courir en descente dès la mi-course. Bravo à eux pour la persévérance. Le plus rapide du groupe finit en 11h 50. Enfin, les deux autres coureurs ont eu plus de difficultés : l’un a abandonné au 56ème km et l’autre a été dérouté en fin de course, mais a pu franchir la ligne ! Bravo également.
Vraiment une super course avec une organisation au top et des bénévoles au petit soin, une ambiance de folie sur l’ensemble du week-end ! Je ne peux que recommander la course des Templiers même avec les bouchons.
Merci aux supporters à distance pour tous les messages reçus et à ceux qui scrutaient mon arrivée sur la webcam.
Merci aussi à l’assistance (et en particulier à Charlotte qui a assuré au max) !
Et maintenant…
Il est temps de prendre du repos pour la fin 2021. J’ai toujours des douleurs à l’orteil donc une belle pause s’impose.
Par contre, il parait aussi que j’ai 2 courses à plus de 85 points… vous me voyez venir ? Je vous en dis plus bientôt.